Syllabus de cours : points-clés et astuces de création

Le séminaire d’hybridation pour les enseignants de l’UPF qui s’est déroulé en début d’année a été l’occasion de faire le point sur le syllabus.

Syllabus : de quoi parle-t-on ?

Le syllabus, en 3 points, c’est :

Un contrat qui clarifie les règles et définit les attentes, définit les responsabilités des élèves et des enseignants et résume le plan pour les devoirs en retard, l’assiduité, la notation et d’autres procédures de classe.

Un enregistrement permanent – il décrit le nom du cours, l’instructeur, le nombre de crédits accordés, le niveau et ce qui est couvert pendant le semestre.

Un outil qui informe les étudiants des choses qu’ils doivent savoir pour devenir des apprenants plus performants.

Source : Pick to Chart

En bref, le syllabus, c’est cette présentation de cours mise à disposition des étudiants en début de période scolaire. Une présentation qui regroupe +/- les informations suivantes :

Focus UPF

Si le syllabus est connu des enseignants, de nombreux cours en sont encore aujourd’hui dépourvus à l’UPF. Pour être plus précis, nous recensons tout de même quelques enseignants qui mettent en ligne des syllabus complets. Quelques-uns mettent également à disposition une partie des informations du syllabus.

Syllabus : quels avantages ?

Pour l’étudiant : dès le début du cours, l’étudiant découvre les attentes de l’enseignant, les objectifs du cours, le travail à réaliser. Il prend connaissance de toutes les informations qui vont lui être utiles pour s’organiser, comprendre le découpage du cours et la pédagogie mise en œuvre, contacter l’enseignant, mettre en lien l’enseignement avec des objectifs opérationnels et transversaux concrets, se préparer pour les examens, trouver des ressources utiles.

Pour l’enseignant : proposer un syllabus permet de donner de la visibilité aux étudiants. En leur soumettant son projet pédagogique, l’enseignant les invite à comprendre, se questionner, se projeter plus loin que jusqu’au prochain cours. Soyons pragmatique : construire un syllabus, c’est également un gain de temps quand les étudiants ne viennent plus par tous les canaux de communication possibles poser des questions en doublon et en cascade. Le syllabus aura déjà répondu à sa place.

Il est vrai que le syllabus représente, au moins lors de la première production, un travail conséquent pour l’enseignant. Une fois ce travail fait, il devient alors très intéressant de capitaliser sur l’existant pour gagner du temps.

Ce travail important qu’implique le syllabus justifie de prendre un moment avec les étudiants, idéalement sur un temps synchrone, pour expliquer la teneur et la portée du message. En effet, le syllabus ne devrait jamais être une ressource morte. Au contraire, les étudiants doivent se l’approprier et s’y référer aussi souvent que nécessaire au fil de l’année.

Incontournable syllabus

Si chaque cours et chaque façon d’enseigner est spécifique, le syllabus reste une variable constante du processus d’apprentissage, un atout pour l’enseignant comme pour l’étudiant.

Dans un contexte jusqu’à présent qualifié de « traditionnel », nous avons tous été amenés à pratiquer dès 2020 l’enseignement et l’apprentissage en confinement COVID. Bien avant déjà, les expérimentations sur le terrain confirmaient l’intérêt d’hybrider les cours et de diversifier les stratégies pédagogiques, par exemple à l’aide des technologies numériques.

Aujourd’hui, certaines formations se font en bi-modal, co-modal ou totalement à distance. Dans des contextes qui tendent de plus en plus à l’hybridation pédagogique, la scénarisation pédagogique du cours est indispensable. Celle-ci va de pair avec un syllabus qui exprime aussi clairement et simplement que possible la stratégie mise en œuvre, une stratégie toujours libre d’évoluer.

« Un cours sans syllabus, c’est un peu courir
un marathon sans connaître la distance et le nombre d’étapes du parcours. »

Un élève en présentiel = un élève en distanciel

Gardons toujours à l’esprit qu’un élève à distance a les mêmes droits de suivre et de réussir qu’un élève en présentiel. Pour cela, donnons-lui toutes les explications, les ressources et les supports qui vont lui permettre de se projeter, d’être « présent » pour des visios en synchrone, pour des travaux de groupe à effectuer, de pouvoir comprendre les ressources dont il dispose, savoir ce qu’on attend de lui, et effectuer le travail demandé. Le syllabus est en quelque sorte la première pierre posée à l’édifice pour travailler dans des conditions d’apprentissage performant.

Un syllabus et autant de solutions que d’enseignants !

Il n’existe pas une seule façon de (bien) faire un syllabus. L’important est de proposer toutes les informations dont les étudiants ont besoin.

Ensuite, libre à chacun d’utiliser le support qui lui convient le mieux. Quand nous parlons de solution, il s’agit d’outils qui existent déjà dans Espadon, ou pourquoi pas d’outils externes à la plateforme de cours de l’UPF.

Créer son syllabus sur Espadon

Simple et efficace : créer son syllabus sur un document word et l’exporter en pdf, puis le déposer sur l’espace de cours Espadon.

Exemple puisé dans les ressources de Vincent Dropsy, professeur des universités en sciences économiques :

Aussi simple et efficace : intégrer votre syllabus dans une activité « page » ou « étiquette ».

En ajoutant votre syllabus dans une « étiquette », les étudiants voient directement l’ensemble du syllabus en arrivant sur l’espace de cours.

  • Avantage : accès évident et imposé au syllabus
  • Inconvénient : prend de la place dans l’espace de cours. L’étudiant doit faire défiler un moment la page de cours pour accéder au cours lui-même.

exemple de syllabus en étiquette

En choisissant d’intégrer le syllabus dans une « page », la présentation du syllabus est la même sauf que ce dernier est enfermé dans une page à part et libère de l’espace utile. Il est aussi pertinent de pouvoir analyser si les étudiants consultent la page, et si oui combien de fois (à condition que le suivi d’achèvement soit activé).

Syllabus dans une page Espadon

Côté mise en forme : nous allons le voir par la suite mais l’esthétique et l’ergonomie sont importants pour rendre lisible et attractif le document. Pensez à espacer les informations, ajouter des couleurs, des pictogrammes, des images…

Un syllabus ergonomique

Une autre façon d’intégrer son syllabus est le module contenu interactif de H5P.
Pratique : il permet de condenser la présentation. L’étudiant clique sur une rubrique qui s’ouvre et accède à l’info. Il peut sauter d’une rubrique à l’autre sans encombrement.

  • Avantage : gain de place si l’on souhaite placer le syllabus sur la page de cours principale.
  • Inconvénient : la personnalisation (esthétique et ergonomique est très limitée : pas d’image, de tableau…)

Un syllabus en accordéon dans H5P

Le pôle TICE a créé un modèle (une structure) de syllabus dans une activité wiki. L’apparence reste simple et l’enseignant n’a qu’à insérer ses informations aux endroits indiqués. Dans cette version, le syllabus est en lecture seule pour l’étudiant. Le wiki, normalement un outil collaboratif et modifiable par les étudiants, a été adapté pour cette occasion. On peut ajouter tous les types de contenus souhaités : texte, image, vidéo, audio, tableau, lien web…

  • Avantage : prend peu de place sur la page de cours, comme la page. Navigation segmentée par page thématique.
  • Inconvénient : aucun quand on est habitué à utiliser un espace de cours Espadon. On peut faire mieux encore au niveau du design.

Le wiki au service du syllabusLe syllabus dans le wiki

Et les ressources extérieures à Espadon ?

Pour les enseignants qui souhaitent faire évoluer la présentation de leur syllabus vers un support plus ergonomique et moderne, il est possible de s’orienter vers des solutions plus dynamiques et interactives.

Créer un syllabus avec Genially

Il est tout à fait possible de créer un syllabus avec Genially. Il est vrai que cette option pourrait prendre un peu plus de temps pour choisir un modèle que vous allez adapter, à moins que vous ayez déjà une idée précise en tête et que vous souhaitiez partir d’une page blanche.

Une autre option est possible : le pôle TICE peut vous aider à construire la structure et en faire bénéficier tous les enseignants intéressés.

Bénéficier d’une présentation moderne et animée directement intégrée dans le cours. Il n’y a plus qu’à récupérer la version du pôle TICE (ou sa propre création) sur son compte Genially (gratuit) puis adapter le contenu propre au cours. Utilisé par une communauté d’enseignants, l’intérêt serait de fournir des repères identiques aux étudiants, d’un cours à l’autre.

Si vous souhaitez vous-même modifier le design d’un Genially, cela prendra toujours plus de temps que de réaliser son syllabus sur un document Word. Le résultat est tout de même nettement plus engageant.

Réaliser un syllabus en infographe avec Pick to chart

Comme pour Genially, cette solution nécessite du temps, pour prendre en main l’outil et découvrir les possibilités. Ceci dit, l’interface de Genially et de Pick to chart se ressemblent un peu à l’usage. Voyez par vous-même un exemple de ce que l’on peut obtenir : une présentation très visuelle qui fait passer le message.

Créer un syllabus avec Pick to chart
Un syllabus en infographe avec Pick to chart

Source : Pick to Chart

Pour conclure sur le syllabus

Nous avons vu dans ce post qu’il existe de nombreuses façons de réaliser un syllabus.  Il n’existe pas de syllabus parfait et l’important est que chaque enseignant se saisisse de ce sujet de taille. Au final, l’important est  de s’investir dans la démarche du syllabus :

  • une expression de la stratégie pédagogique bien plus qu’un simple support,
  • une stratégie qui sera amenée à évoluer en même temps que le syllabus, et probablement à s’étoffer dans le temps, au fil des expériences.

Enthousiasmé ? Bloqué ? Peu convaincu par l’intérêt du syllabus ? Venez en discuter et trouver de l’aide au pôle TICE autour d’un café !